Au cours des dernières semaines, la Bourse a récupéré une partie du terrain perdu lorsque la crise de la COVID-19 a éclaté au grand jour. Nous ne savons pas si cette embellie se poursuivra ou non, mais il est sûr que les investisseurs ont toujours pu compter sur leurs revenus de dividendes.
Compte tenu des importantes fluctuations des valeurs boursières, il est facile d’oublier la contribution considérable des dividendes au rendement total des actions. En fait, ces derniers représentent 40 % du rendement de l’indice S&P 500 depuis 1926.
En cette période de crise, certains investisseurs se demandent à quel point ils peuvent compter sur le maintien de leurs revenus de dividendes au cours de l’actuelle récession. Même si la réponse à cette question ne sera connue qu’à la reprise, nous pouvons nous tourner vers l’histoire pour en obtenir un aperçu.
L’investisseur qui détient des parts d’un fonds indiciel recevra la somme pondérée des dividendes par action des sociétés qui constituent l’indice de référence. Lors d’une récession, certaines sociétés réduiront ou suspendront le paiement de leurs dividendes pour préserver leurs liquidités. Nous l’observons déjà, alors que les réductions de dividendes touchent plusieurs secteurs boursiers.
Ce n’est bien sûr pas une bonne nouvelle pour les investisseurs. Toutefois, les versements de dividendes se sont avérés plutôt stables historiquement.
Nous avons étudié les données sur les dividendes par action de l’indice S&P 500 lors des récessions survenues depuis la Deuxième Guerre mondiale. Le tableau ci-dessous démontre que lors de sept de ces onze récessions, les dividendes ont en fait été augmentés ou sont demeurés stables.
Début de la récession | Fin de la récession | Variation des dividendes dans la période entourant la récession |
novembre 1948 | october 1949 |
17,9% |
juillet 1953 | mai 1954 |
2,6% |
août 1957 | avril 1958 |
-5,3% |
avril 1960 | février 1961 |
0,0% |
décembre 1969 | novembre 1970 |
-2,8% |
novembre 1973 | mars 1975 |
9,8% |
janvier 1980 | juillet 1980 |
5,0% |
juillet 1981 | novembre 1982 |
6,7% |
juillet 1990 | mars 1991 |
3,3% |
mars 2001 | novembre 2001 |
-6,4% |
décembre 2007 | juin 2009 |
-24% |
La réduction la plus importante – et de loin – s’est produite lors de la crise financière de 2008-2009, alors que les dividendes de l’indice S&P 500 ont plongé de 24 %. Cette donnée est navrante, mais elle comporte un aspect positif : même lors de la pire récession de l’après-guerre, les actions ont maintenu leurs versements de dividendes aux trois-quarts. Compte tenu du rendement courant de l’indice de 2 % à l’heure actuelle, cela signifierait qu’il se maintiendrait tout de même à 1,5 % advenant une réduction semblable.
De plus, lors de trois des quatre récessions où les dividendes ont été réduits, l’indice S&P 500 a produit un rendement total positif entre le sommet et le niveau plancher des dividendes. Cela s’explique par le fait que les valeurs boursières tendent à s’apprécier rapidement en anticipation de la reprise à venir.
Date des récessions | Variations des dividendes | Rendement total de l’indice S&P500 |
1956-57 |
-5.3% |
2,8% |
1970-71 |
-2.8% |
18,7% |
2000-01 |
-6.4% |
-17,1% |
2008-09 |
-24.1% |
4,0% |
Nous traversons une période exceptionnelle et il est possible que cette fois-ci les réductions de dividendes soient plus sévères qu’en 2008-2009. Vous pouvez cependant demeurer confiants : vos placements en actions continueront de verser un revenu de dividendes substantiel en attendant la relance boursière.
Et si vous avez besoin de plus d’assurance pour conserver vos placements, gardez à l’esprit qu’une reprise boursière vigoureuse précède le plus souvent la fin de la récession.