La semaine dernière, les medias ont fait grand cas à propos d’un rapport de recherche publié par la Royal Bank of Scotland (RBS) qui suggère de « tout vendre ». La banque JP Morgan a émis des préoccupations semblables. Et même George Soros a déclaré lors d’une allocution : « Lorsque je regarde l’état des marchés financiers, je vois de sérieux défis qui me rappellent la crise de 2008 ». Le temps est-il venu d’abandonner l’approche d’acheter et conserver ses placements? Est-ce le temps de changer d’approche et de tenter d’acheter et vendre en prédisant les hauts et les bas du marché? Voyons quelques faits.
Les stratèges de la RBS prédisent une dépréciation des actions se situant entre 10 % et 20 %. Ils fondent leur prévision sur les observations et opinions suivantes :
Dans les marchés financiers, des rapports comme celui de la RBS sont monnaie courante. Toutes les banques d’investissement emploient des équipes de stratèges dans le but de fournir des prévisions à leurs clients. Chaque banque n’est pas tenue de suivre les conseils de ses propres stratèges; il est d’ailleurs fréquent qu’elles ne les suivent pas. L’objectif d’affaire des équipes de stratèges est d’obtenir un maximum de publicité et de visibilité. Certains stratèges sont timides dans leurs prévisions et prévoient la plupart du temps le statu quo. D’autres, au contraire, sont aventureux et prédisent souvent des hausses ou des baisses importantes dans les marchés.
Le marché mondial des actions a connu des difficultés récemment. À l’heure d’écrire ces lignes, l’indice MSCI All Country World a produit un rendement de -7 % (en dollars canadiens) en l’espace des deux premières semaines de 2016. Des rendements négatifs comme celui-ci sont difficiles à accepter et dans de telles circonstances, il est tout à fait compréhensible que des rapports pessimistes capturent l’attention. Inversement, si les marchés avaient récemment produit des rendements généralement positifs, ces mêmes rapports laisseraient les médias et le public indifférents.
La réponse simple est que nous ne le savons pas. Mais toutefois, nous n’avons encore jamais rencontré d’étude sérieuse concluant que le « market timing » fondé sur des prévisions d’analystes permet d’obtenir de meilleurs rendements que d’acheter et conserver ses placements. Bien au contraire, de nombreuses études ont démontré que le « market timing » mène vers des rendements médiocres.
Les résultats de 2016 sont imprévisibles, mais toutefois nous pouvons proposer quelques points de référence utiles. La bourse fait généralement de l’argent deux années sur trois, ce qui laisse 1/3 des années avec une perte. De plus, selon l’une des études les mieux documentées à ce sujet, les actions mondiales ont produit un rendement réel (net de l’inflation) de 5,5 % entre les années 1900 et 2011, ce qui selon nous n’est pas très loin de ce qu’on peut espérer à l’avenir, à condition de conserver vos placements en actions à long terme.
Cet article réitère notre position bien connue à l’effet que la seule manière de bénéficier des rendements boursiers est de conserver ses placements et d’éviter le « market timing ». Il est valable également de garder à l’esprit qu’un portefeuille diversifié et équilibré ne détient pas uniquement des actions. Par exemple, les portefeuilles PWL détiennent une pondération se situant le plus souvent entre 40 % et 50 % en obligations, le reste étant en actions. Personne ne peut prédire le moment où se produira la prochaine année boursière négative, mais le choc sera toutefois bien moins sévère pour ceux qui détiennent un portefeuille bien géré et équilibré.