Après 20 mois de croissance, le début de 2022 a vu une volatilité accrue sur les marchés mondiaux, exacerbée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Les marchés des actions, des obligations et des matières premières étaient déjà aux prises avec des problèmes d’inflation liés à la pandémie, des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et la perspective de taux d’intérêt plus élevés lorsque les troupes russes sont entrées en Ukraine le 24 février.
Les craintes que l’invasion n’amplifie ces défis ont fait chuter les marchés boursiers fin février et en mars. Les épidémies de COVID en Chine qui ont provoqué des fermetures sévères ont encore aggravé les inquiétudes du marché.
Au milieu d’un recul général des marchés mondiaux, le marché boursier canadien a été l’un des rares points positifs au cours du trimestre. La Russie est un important fournisseur de pétrole, de gaz et de métaux industriels, tandis que l’Ukraine est un important exportateur de blé et d’autres denrées alimentaires. La perspective d’une réduction de l’approvisionnement de ces produits a fait grimper les prix, au profit du marché boursier canadien.
Lorsque les choses semblaient les plus sombres à la mi-mars, des lueurs d’espoir sont soudainement apparues qu’une fin négociée de la violence en Ukraine pourrait être trouvée et que la Réserve fédérale américaine prendrait des mesures énergiques pour maîtriser l’inflation.
Ces perceptions ont aidé les marchés boursiers américains et internationaux à regagner le terrain perdu dans la dernière partie de mars. C’était un autre exemple de la rapidité avec laquelle les marchés boursiers peuvent se redresser en réponse à de nouveaux développements.
Bien sûr, nous n’avons aucun moyen de savoir comment les marchés se comporteront désormais, mais la leçon une fois de plus de ce dernier épisode de volatilité est que si vous attendez en marge que les temps difficiles se passent, vous risquez de manquer une importante reprise. Il est toujours préférable de rester calme et de conserver ses investissements.
Une bonne nouvelle pour nos clients a été la performance relativement solide des actions de valeur de petites entreprises sur tous les marchés. Malgré un mauvais début d’année sur les marchés boursiers, nous obtenons une petite prime de valeur pour compenser une partie de la baisse, grâce à notre philosophie qui consiste à orienter les portefeuilles dans cette direction.
À noter également au cours du trimestre la fluctuation, ou l’absence de fluctuation, du dollar canadien. Malgré une flambée du prix du pétrole à plus de 100 $ US le baril, le dollar a en fait chuté par rapport au billet vert américain au début de l’invasion russe, avant de se redresser à la fin du mois de mars. Cela contraste avec l’habituelle appréciation du huard face au dollar américain lors de hausses des prix du pétrole.
Le manque d’appréciation du huard cette fois-ci semble être une question de conjecture. Cela pourrait être lié à l’émergence des États-Unis en tant que premier producteur mondial de pétrole, grâce à la révolution de la fracturation hydraulique au cours de la dernière décennie. Ou cela pourrait être le résultat d’une perception parmi les investisseurs que les États-Unis augmenteront les taux d’intérêt plus rapidement que le Canada cette année.
Le calendrier des futures hausses de taux d’intérêt pourrait faire l’objet d’un débat, mais il semble très probable qu’elles se produiront. La Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada ont clairement indiqué qu’elles augmenteraient leurs taux directeurs à plusieurs reprises cette année dans le but de réduire l’inflation.
Celle-ci a été plus élevée et plus persistante qu’ils ne l’avaient initialement prévu. L’indice des prix à la consommation a atteint des niveaux jamais vus depuis des décennies des deux côtés de la frontière, passant en février à 5,7 % d’une année à l’autre au Canada et à 7,9 % aux États-Unis.
La Banque du Canada et la Fed ont jusqu’à présent relevé leurs taux d’un quart de point de pourcentage et les observateurs prévoient d’autres hausses à venir. On prévoit que la banque centrale américaine haussera son taux d’un demi-point de pourcentage supplémentaire lors de sa prochaine réunion en mai.
Les taux d’intérêt ne sont pas la seule arme dans l’arsenal de lutte contre l’inflation des banques centrales. Depuis la crise financière de 2008/9, ils ont acheté des quantités massives d’obligations d’État et d’entreprises pour stimuler l’économie. Maintenant, ils se préparent peut-être à inverser la tendance et à commencer à vendre certaines de ces obligations.
Ce soi-disant « resserrement quantitatif » est un autre moyen pour les banquiers centraux d’exercer efficacement une pression à la hausse sur les taux d’intérêt pour calmer l’économie et l’inflation. Le défi pour les banques centrales sera de le faire sans provoquer une récession douloureuse.
Pour une discussion éclairante sur le portrait actuel de l’inflation, vous pouvez voir l’interview du journaliste du New York Times Ezra Klein avec l’ancien secrétaire au Trésor Larry Summers dont les premiers avertissements concernant la montée de la pression inflationniste dans l’économie ont jusqu’à présent été confirmés.
Au premier trimestre, la hausse des taux a fait fortement baisser les marchés des titres à revenu fixe (les prix des obligations et les taux d’intérêt évoluent en sens inverse). Le marché obligataire canadien a chuté de 9,5 %.
Nous avons protégé les portefeuilles de nos clients contre la hausse des taux en raccourcissant les échéances des obligations afin de réduire le risque de taux d’intérêt.
Nous discutons également avec tous les clients de l’exposition appropriée aux obligations dans chacun de vos portefeuilles. Nous pensons que les portefeuilles doivent contenir suffisamment d’obligations pour garantir vos besoins de dépenses pour les prochaines années, mais pas plus que nécessaire.
Comme toujours, n’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions.