La manière habituelle d’envisager les placements est simple : plus la valeur d’un placement fluctue, plus il est risqué. Bien que cette affirmation soit souvent correcte, il arrive aussi parfois qu’elle soit fausse. Les marchés financiers canadiens nous en fournissent un bon exemple cette semaine.
La caisse de retraite OMERS (Ontario Municipal Employee Retirement System) vient d’annoncer un rendement décevant de 6,5 % pour 2013, lequel pâlit en comparaison d’une moyenne de 14 % pour l’ensemble des caisses de retraite canadiennes selon RBC Investor & Treasury Services. Cela signifie-t-il qu’OMERS a mal géré ses placements? Pas nécessairement.
Le portefeuille d’actions d’OMERS a livré un rendement supérieur à 20 %, tandis que son immense portefeuille de placements privés a livré plus de 15 %. Alors, où est le problème?
Le portefeuille d’obligations de la caisse de retraite était investi massivement dans les obligations gouvernementales à rendement réel de longue échéance. Ces titres, dont la valeur nominale s’ajuste selon l’indice des prix à la consommation à tous les mois, comportent l’avantage d’offrir un rendement sûr et exempt de risque relié à l’inflation à condition de les conserver jusqu’à échéance. Par contre, ces derniers comportent l’inconvénient d’être extrêmement sensibles aux changements de taux d’intérêt de long terme. Et puisque que ce taux a grimpé de près de 0,90 % en 2013, la valeur des obligations à rendement réel a plongé1 et ce qui a annulé une grande partie des gains réalisés par le reste du portefeuille.
En bref, les obligations à rendement réel de longue échéance représentent probablement le placement le plus sûr qui soit pour une caisse de retraite qui devra payer des rentes au cours des trente prochaines années et au-delà. Il n’empêche que ces obligations sont extrêmement volatiles et qu’à cause de leur perte de valeur, 2013 passera à l’histoire comme l’année où OMERS a été surclassée par la grande majorité de ses pairs.
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TL’indice DEX des obligations à rendement réel a produit un rendement de -13 % en 2013