Nous venons de connaître la pire semaine en bourse depuis les jours les plus sombres de la crise financière en octobre 2008. La rapidité avec laquelle les marchés ont plongé en réaction à l’épidémie de coronavirus a suffi à mettre à l’épreuve les nerfs des investisseurs, même les plus stoïques.
Bien que cette correction ait été particulièrement brutale, les chutes boursières sont chose normale dans le monde du placement. C’est pourquoi nous nous y préparons lorsque les marchés sont à la hausse.
Au cours des dix dernières années, les investisseurs ont bénéficié d’un marché haussier qui a produit des gains annualisés de 16 % à la bourse aux États-Unis et de 6,9 % au Canada. Tout au long de cette période, les gourous du marché ont souvent prédit à tort le début du prochain marché baissier. Est-ce maintenant commencé ou bien les marchés vont-ils rapidement se redresser et atteindre de nouveaux sommets? Impossible de le savoir.
Personne ne peut prédire le moment, la durée ou la gravité du prochain marché baissier, défini par une baisse prolongée de 20 % ou plus du cours des valeurs après un pic boursier.
En 2018, j’ai compilé des statistiques sur les marchés haussiers et baissiers. En examinant les cycles du marché depuis 1970, on constate que le marché haussier moyen aux États-Unis a duré neuf ans et demi (113 mois), contre plus de deux ans et demi (33 mois) pour le marché baissier moyen. Au Canada, les cycles sont plus courts, le marché haussier moyen étant de 63 mois et le marché baissier moyen, de 11 mois.
Les gains réalisés lorsque les marchés sont à la hausse dépassent de loin les pertes subies en période de recul. Cependant, nous savons, grâce aux travaux des économistes comportementaux Daniel Kahneman et Amos Tversky, que l’aversion à la perte est innée chez l’homme. La douleur provoquée par les pertes est plus intense que la joie associée aux gains.
C’est pourquoi les replis du marché peuvent être si dangereux. Les pertes peuvent en effet pousser les investisseurs à prendre des décisions qui finiront par faire dérailler leur plan financier.
Pour la plupart des gens, la réalité est qu’ils devront maintenir une présence en bourse pendant des décennies pour atteindre leurs objectifs financiers; cela signifie qu’ils devront traverser de nombreux cycles boursiers, dont plusieurs marchés baissiers.
Le meilleur moyen pour bien s’en tirer consiste à construire le portefeuille de manière réfléchie et à investir selon une démarche rigoureuse. Chaque client de PWL dispose d’une politique de placement personnelle établissant son niveau de risque et une répartition cible des actifs. Tous les portefeuilles comprennent un pourcentage de titres à revenu fixe qui permet de réduire la volatilité dans des moments comme celui que nous vivons. Ils sont diversifiés à l’échelle mondiale et composés de milliers de titres de tous les secteurs.
Un autre élément de notre approche disciplinée en matière de gestion de portefeuilles est le rééquilibrage. Il consiste à acheter ou à vendre des titres pour ramener les portefeuilles à leur répartition d’actifs cible après les fluctuations du marché. C’est ainsi que des gains ont été réalisés sur les actions tout au long de la montée du marché au cours des dix dernières années. À l’inverse, lorsque la chute des marchés donne lieu à des sous-pondérations en actions, nous vendons certaines obligations pour acheter des actions à prix réduit et revenir à la répartition cible.
Les reculs des marchés boursiers sont des périodes difficiles, mais c’est quelque chose que nous avons déjà connu et qui se reproduira. La clé pour y faire face est de contrôler ses émotions, de garder confiance dans son plan et de se concentrer sur le long terme.