Ces derniers temps, un rapport de recherche rédigé par trois professeurs de l’Université York a fait grand bruit dans le secteur des services financiers. Ce rapport porte sur l’effet de la structure de rémunération des fonds communs de placement sur les décisions prises par les conseillers financiers. Juste après la publication de ce rapport, certains experts ont exigé des autorités de réglementation des valeurs mobilières une interdiction complète des commissions de suivi, comme cela s’est fait récemment au Royaume-Uni et en Australie. Nous vous proposons un survol de la question.
Les sociétés de fonds communs de placement perçoivent des frais à partir des actifs qu’elles gèrent. Par exemple, un fonds de 10 millions de dollars qui exige les frais habituels de 2 % touche 200 000 $ par année au moyen de prélèvements mensuels. En fait, ce sont les investisseurs qui détiennent des parts de ce fonds qui paient la facture puisque ces frais ont pour effet de réduire la valeur de leurs parts petit à petit, mois après mois. Moins les frais perçus par les fonds communs de placement sont élevés, plus la valeur des parts de l’investisseur est grande.
On distingue deux grandes catégories de fonds en fonction du type de rémunération : les fonds qui versent une commission de suivi au conseiller et ceux qui n’en versent pas, appelés « fonds de classe F ». Retenons que les fonds de classe F coûtent toujours moins cher que les fonds avec commission de suivi. Toutefois, les investisseurs doivent obligatoirement passer par un conseiller financier pour acquérir des parts de classe F, et ce, moyennant des honoraires supplémentaires en rémunération de ses conseils.
Les auteurs analysent la relation entre le rendement des fonds, la présence de commissions de suivi et la fidélité des investisseurs. Ils concluent que les fonds qui paient d’importantes commissions de suivi bénéficient d’une grande fidélité de leur clientèle, peu importe leur performance. Autrement dit, les auteurs constatent par des preuves statistiques que les conseillers financiers favorisent habituellement les fonds qui versent d’importantes commissions, mêmes lorsque leurs rendements sont médiocres.
Nous estimons que les fonds de classe F sont généralement plus avantageux que les fonds avec commission de suivi. Les détenteurs de fonds de classe F rémunèrent leur conseiller directement. Ce dernier n’est donc pas incité à recommander des fonds en fonction du revenu que son employeur et lui en tirent, mais plutôt en songeant aux intérêts de son client.
Les sociétés qui offrent des conseils en placement sont pour la plupart des entreprises à but lucratif. Les conseillers qui renoncent à être rémunérés par les sociétés de fonds et demandent plutôt à être payés par leurs clients directement augmentent leurs propres profits lorsqu’ils maximisent les rendements pour leurs clients. Les rendements plus élevés se traduisent ici par des actifs sous gestion et des honoraires plus élevés pour le conseiller, puisque ces honoraires sont calculés selon un pourcentage de l’actif. Investir dans des fonds communs et des fonds négociés en bourse sans commissions de suivi réduit les conflits d’intérêts. La facturation directe d’honoraires constitue d’ailleurs l’un des principes fondateurs de PWL depuis 20 ans. Encore aujourd’hui, la vaste majorité des placements gérés par PWL est exempte de commissions de suivi, les exceptions étant tolérées lorsque le placement est plus rentable pour le client. En fin de compte, si les autorités de réglementation en venaient à interdire les commissions de suivi sur les fonds communs, cela ne changerait pas grand-chose pour PWL.