Les six premiers mois de 2020 figurent parmi les plus volatils de l’histoire. Les périodes baissières en Bourse (« bear markets ») durent généralement plus d’un an. La période baissière de 2020 – s’il se confirme que nous en sommes sortis[i] – a duré seulement 39 jours et a été suivie d’un redressement spectaculaire. L’indice d’actions canadiennes S&P/TSX composé a plongé de 37 % entre le 12 février et le 23 mars, pour ensuite s’apprécier de 38 %. Malgré la reprise, l’indice demeure en baisse de 7,5 % à ce jour pour l’année. Cette variation en forme de « V » a également affecté les actions américaines, les actions internationales des pays développés et celles des pays émergents. Même le marché des obligations a été secoué, alors que la liquidité a été brièvement interrompue, pour reprendre dès que la Réserve fédérale américaine s’est engagée à lui venir en appui. Les quelques investisseurs qui ont vendu leurs obligations et leurs FNB d’obligations en panique ont été pénalisés, car les prix de vente avaient considérablement fléchi.
La Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada ont toutes les deux réduit leur taux d’intérêt de référence de 1,75 % à 0,25 % et ont lancé d’ambitieux programmes d’achat d’actifs pour appuyer l’économie. Les taux des obligations gouvernementales échéant dans dix ans ont réagi favorablement, diminuant de 1,9 % à 0,7 % aux États-Unis et de 1,9 % à 0,5 % au Canada depuis le début de l’année. Cette baisse des taux a provoqué une appréciation des obligations. Les gouvernements canadien et américain ont orchestré des programmes de dépenses d’urgence équivalents à 12 % du PIB. Au Canada, le ministre des finances estime que le déficit fédéral bondira à un niveau record de 343 milliards de dollars pour l’exercice 2020‑2021. Toutefois, l’endettement du gouvernement était relativement faible avant la crise. Il en résulte que le ratio de la dette nette sur le PIB augmentera à 49 %, ce qui demeure modéré selon les standards internationaux.
Les données sur l’économie tardent généralement à refléter un déclin aussi brusque de l’activité, mais nous observons déjà une chute de l’emploi, de la production industrielle et des ventes au détail à l’échelle internationale. Le PIB mondial s’est contracté de 3 % pour les douze mois terminés au 31 mars, et un recul plus prononcé encore est envisageable lorsque les données de mi-année seront publiées. Il reste que les marchés, après avoir été pétrifiés lorsque l’économie mondiale s’est subitement arrêtée, se sont par la suite ressaisis : il semble que la réponse fiscale et monétaire des gouvernements ait été jugée adéquate pour limiter les dégâts causés par la crise sanitaire.
Nos stratégies de gestion du risque ont aidé à préserver le capital durant la crise. Nos placements en obligations – même lors des moments les plus difficiles – ont largement surpassé les actions. La diversification internationale a appuyé la valeur des portefeuilles puisque les marchés étrangers ont généralement surpassé la Bourse canadienne lorsque les prix chutaient. Et l’exposition aux fluctuations des devises – qui sont associées aux placements en actions étrangères – a également amorti les pertes au moment le plus opportun, alors que le dollar US et d’autres monnaies importantes se sont appréciés relativement au dollar CA.
Il n’y a pas de succès dans le domaine des placements sans persévérance. Alors que la vaste majorité des clients de PWL ont été disciplinés et ont conservé leur portefeuille durant la crise, certains investisseurs ont connu moins de succès. À titre d’exemple, le New York Times rapportait récemment que les investisseurs américains ont liquidé pour 326 milliards de dollars en fonds d’investissements en mars et n’ont probablement pas pu participer pleinement à la reprise. Investir est parfois difficile et il faut être conscient qu’il y aura d’autres crises dans l’avenir; c’est le prix à payer pour bénéficier des rendements supérieurs des actions à long terme. Le but de PWL à l’avenir demeurera de mettre en place des stratégies de gestion de fortune qui donnent à nos investisseurs la confiance nécessaire pour persévérer dans la réalisation de leur plan d’investissement, dans les bons comme dans les mauvais moments.