La semaine dernière, CALPERS (California Public Employees’ Retirement System) a annoncé qu’elle liquiderait son portefeuille de fonds de couverture. Que cela signifie-t-il pour les investisseurs?
CALPERS est la plus grande organisation de gestion de caisses de retraite des États-Unis, avec $300 milliards en actifs investis à travers le monde. Elle sert 3 000 organismes du secteur public en Californie. Elle est également reconnue comme l’un des gestionnaires de placement les plus sophistiqués de la planète.
On peut mieux comprendre les fonds de couvertures lorsqu’on les compare avec les fonds communs d’actions gérés activement (« fonds actifs »). Les gestionnaires de fonds actifs sélectionnent des titres qu’ils jugent avoir une haute probabilité de surpasser l’indice boursier de référence. Le rendement de ces fonds est déterminé par deux facteurs, soit l’habileté du gestionnaire à choisir de bons titres et la corrélation avec le marché en général. Les fonds actifs ont tendance à obtenir de bons rendements lorsque la bourse est positive et vis et versa, peu importe l’habileté de leur gestionnaire, d’où l’expression « une marée montante fait lever tous les bateaux ». En définitive, « l’effet de corrélation » occupe une part dominante des rendements des fonds actifs, tandis que « l’effet d’habileté » joue le plus souvent les seconds violons.
Les gestionnaires de fonds de couverture jouissent d’une plus grande latitude: on leur permet non seulement d’acheter les titres susceptibles de surpasser l’indice, mais aussi de vendre à découvert ceux que l’on croit destinés à traîner de l’arrière. Ce faisant, les rendements des fonds de couverture comportent moins d’effet de corrélation et davantage d’effet d’habileté, ce qui est la principale raison pour laquelle les institutions font appel à leurs services. Vu sous un autre angle, les fonds de couvertures incarnent la gestion active extrême, puisque c’est l’effet d’habileté qui départage la gestion active (aussi dite « fondée sur les prédictions ») de la gestion passive (également dite « fondée sur le marché »).
CALPERS mentionne trois facteurs pour expliquer sa décision :
Oui et non. Du point de vue de CALPERS, les $4 milliards investis avec les fonds de couverture représentent à peine plus de 1% de l’actif sous gestion, ce qui est assez peu. Mais cela représente toutefois un puissant signal envoyé aux autres investisseurs. Si une organisation aussi grande et pourvue de ressources considérables que l’est CALPERS ne parvient pas à retirer suffisamment de profit de ses activités de fonds de couverture pour en contrebalancer la complexité, les frais et les problèmes reliés à l’échelle d’opération, nous doutons qu’il en soit autrement pour les autres investisseurs.
Selon nous, cette nouvelle confirme à nouveau le bien fondé de l’approche de placement fondée sur le marché. Lorsqu’une organisation de l’envergure de CALPERS décide de délaisser la gestion active extrême, cela lance un puissant message. Il existe peut-être des bénéfices potentiels à la gestion active (fondée sur des prédictions), mais ces gains sont insuffisants pour couvrir ses frais.