Dans leur effort incessant pour prédire la direction que prendront les marchés, les analystes s’appuient le plus souvent sur des données d’évaluation telles que les ratios cours/bénéfices ou des données économiques telles que la courbe de rendement en vigueur sur le marché obligataire américain.
Mais certains s’aventurent dans un territoire plus ésotérique, y compris en utilisant divers outils d’analyse technique et allant même jusqu’à étudier comment les conditions météorologiques et la diminution de l’ensoleillement à l’automne affectent le comportement des investisseurs.
Un autre favori éternel des prévisionnistes et des commentateurs des médias est de lier les développements politiques aux résultats possibles du marché boursier. Ils y sont retournés récemment, essayant d’évaluer comment les élections américaines de mi-mandat de la semaine prochaine affecteront les marchés.
Cela fait partie d’une longue tradition d’essayer de comprendre l’impact des élections américaines sur les investisseurs. Les chercheurs ont examiné la question sous tous les angles, y compris lorsque les démocrates ou les républicains prennent le contrôle à la fois de la Maison Blanche et du Congrès ainsi que lorsque le pouvoir est divisé entre les deux partis.
Par exemple, les analystes de U.S. Bank ont examiné la performance du S&P 500 au cours de 15 cycles électoraux de mi-mandat au Congrès – ceux qui se sont tenus entre les élections présidentielles – remontant à 60 ans.
Leur étude a révélé que le S&P 500 a sous-performé au cours de l’année précédant une élection de mi-mandat (gain de 0,3 % contre une moyenne historique de 8,1 %). En revanche, l’indice a nettement surperformé dans l’année qui a suivi l’élection, avec un rendement moyen de 16,3 %. (Cet article donne les résultats d’une étude similaire sur les élections présidentielles américaines.)
Bien que ce type de recherche puisse être divertissant, il ne devrait pas affecter la façon dont vous investissez pour plusieurs raisons.
Premièrement, les effets politiques ont tendance à être de courte durée et sont notoirement difficiles à prévoir. En 2016, par exemple, la campagne présidentielle tumultueuse de Donald Trump a fait craindre à certains commentateurs qu’une victoire nuirait aux actions. Cependant, la victoire surprise de Trump a fait grimper le S&P 500 de 5 % au cours du premier mois et il a continué à augmenter fortement pendant la majeure partie de son mandat, ce dont il ne s’est jamais lassé de le mentionner au public.
Deuxièmement, il est impossible de déterminer si les effets politiques font bouger les marchés ou d’autres facteurs tels que l’environnement des taux d’intérêt, la demande des consommateurs ou une pandémie mondiale. Dans le cas de la recherche des analystes de la U.S. Bank, quinze observations ne constituent pas un échantillon statistiquement significatif, même si cela peut sembler beaucoup. Il n’y a aucun moyen de dire si le résultat (sous-performance dans les années de mi-mandat) est lié de manière fiable à la variable (année électorale de mi-mandat vs année non électorale).
Troisièmement, les marchés ont prospéré à long terme sous le contrôle à la fois républicain et démocrate à Washington. Cette vidéo de Dimensional note que les investisseurs achètent des entreprises, pas un parti politique, et ont été récompensés pour cela pendant de nombreuses décennies, peu importe qui est au pouvoir.
Enfin, lorsque vous détenez 60 pays dans un portefeuille diversifié, il y aura toujours des bouleversements politiques, tout comme il y aura toujours de mauvaises actions individuelles dans le lot. Cependant, vous ne manquerez jamais non plus les bonnes, et à long terme, le rendement du portefeuille sera plus fiable.
Nous pouvons fixer des rendements attendus sur des décennies et être sûrs que nous les atteindrons, car une mauvaise entreprise ou un mauvais pays ne nuira jamais à l’ensemble du portefeuille.
S’en tenir à une approche d’investissement passive largement diversifiée et fondée sur la recherche universitaire est la bonne façon de bâtir votre patrimoine à travers toutes les saisons politiques.